Appartements
et Terrains
Tout candidat à l'achat d'un bien immobilier en Israël doit
avoir présentes à l'esprit deux distinctions fondamentales
:
D'une part, la distinction entre les biens faisant l'objet
d'une appropriation privée et ceux demeurant propriété éminente
de l'Etat qui sont gérés par le Minhal Mekarke Israël, et
d'autre part, la distinction entre les biens qui ont fait
l'objet d'une inscription au cadastre (Racham Mekarkein, plus
connu sous le nom turc : Tabou) et les biens qui n'ont pas
fait l'objet d'une telle inscription.
La première distinction s'explique historiquement. Lorsqu'il
y a un siècle, les institutions du mouvement sioniste se sont
organisées sur une grande échelle, elles ont pris la décision
fondamentale que tout terrain racheté en terre d'Israël par
le peuple juif, pour le peuple juif, deviendrait immédiatement
propriété inaliénable de ce dernier. C'est ainsi que s'est
constitué une sorte de domaine privé de l'Etat dont le principe
de l'inaliénabilité a été conservé; il ne peut étre vendu
ni en tout ni en partie.
Il fallait cependant mettre en valeur le pays, construire
des routes, des équipements, des villes et des villages, créer
les bases d'une agriculture et d'une industrie, en confiant
des portions de ce domaine aux particuliers.
Tout cela a été fait au moyen d'une fiction juridique, celle
du bail emphytéotique. Il s'agit d'un bail (location) à très
longue durée.
Pour être conforme a la tradition hébraïque, la durée de ce
bail en Israél a été fixée
à 49 ans, le temps d'un Jubilé (Yovel).
La jurisprudence de la Cour Suprème a fixé qu'au terme de
ces 49 ans, le bail est renouvelable automatiquement. Lorsqu'une
personne acquiert donc un droit au bail du Minhal, elle acquiert
un droit en fait très voisin du droit de propriété.
Environ 90% du parc immobilier israélien dépend du Minhal
et 10°/, seulement fait l'objet d'une appropriation intégrale,
telle qu'elle est connue en Europe.
Il existe deux différences importantes entre les deux régimes.
La première tient à ce que chaque année, le titulaire du bail
emphytéotique est tenu de payer une redevance à son propriétaire
éminent: l'Etat. Cette somme est en général modique.
La seconde à un effet pratique plus important. En cas de revente
des droits le Minhal exige d'être consulté et pour donner
son accord, requiert le paiement de "droits d'accord" (Dmé
haskama). Ces droits varient en fonction de la zone concernée,
de la taille du bien et de la politique conjoncturelle du
Minhal.
II n'existe pas d'autre moyen pour les évaluer que de consulter
l'administration du Minhal elle-même avant toute revente.
Dans certains cas, souverainement déterminés par le Minhal
seul, il est possible de "capitaliser" ces droits éminents
de l'Etat jusqu'à la fin du contrat en cours. On paie alors
une somme forfaitaire (Dmé Hivoun) et on est dispensé du paiement
de la redevance annuelle comme des "droits d'accord" au moment
de la revente.
La seconde distinction s'explique par l'écart entre la l'égalité
et la réalité. Conformément a la loi, la seule manière de
prouver, de facon irréfutable, l'existence d'un droit immobilier
au profit d'un particulier est la mention de ce droit au cadastre
en marge de la description du bien immobilier en référence.
Malheureusement, Israël étant un pays jeune qui connait un
développement important, il s'est instauré un décalage entre
les biens immobiliers réellement construits et ceux répertoriés
et classés par l'administration du cadastre.
En moyenne, I' Administration a trois à quatre ans de retard.
Il s'ensuit une certaine insécurité juridique dans les transactions
portant sur des biens immobiliers non encore enregistrés au
cadastre.
Comme il était impossible d'en rester là, les praticiens du
droit en Israël ont mis au point un système qui pour n'avoir
pas la sécurité que donne l'inscription l'égale, du moins
n'est pas en contradiction avec la loi et permet d'effectuer
toutes les transactions avec un minimum de risques.
Il s'agit en effet d'une série de cadastres privés tenus à
jour non par le Minhal mais par les sociétés de construction
(hevrot mechakenot) à qui le Minhal a confié le terrain à
construire.
Une série d'obligations purement contractuelles entre les
acheteurs successifs d'un bien immobilier et les sociétés
de construction permettent le transfert des droits sous condition
d'inscription au cadastre dés que cette inscription deviendra
possible.
Dans tous les cas, il est vivement recommandé aux candidats
à l'acquisition de droit immobilier en Israél de faire appel
aux services des techniciens du droit que sont les avocats
réguliérement inscrits. Ils sont les plus qualifiés pour évaluer
la situation juridique d'un bien, éviter les embûches et garantir
aux acquéreurs le respect de leurs droits.
Notre cabinet dispose d'une longue expérience et d'une grande
maîtrise dans ces matiéres.
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